Malpasset chronologie
Le barrage de Malpasset est un barrage voûte, aujourd’hui en ruine, construit sur le Reyran, dernier affluent rive gauche de l’Argens.
Sa retenue devait assurer l’alimentation en eau de l’agglomération de Fréjus–Saint-Raphaël (Var), des communes environnantes et de leur plaine agricole. Le , cinq ans après la fin de sa construction, des précipitations intenses provoquent une crue du lac de la retenue puis la rupture du barrage. Le déferlement en aval d’une cinquantaine de millions de mètres cubes d’eau entraîne 423 morts et des dégâts matériels considérables, routes, voies ferrées, fermes, immeubles détruits. C’est une des plus grandes catastrophes civiles françaises du xxe siècle.
Hauteur | 60 m | |
volume de retenue | 50 000 000 m³ | |
Longueur de la couronne | 225 m | |
Largeur de la couronne | 1.5 m | |
Épaisseur de fondation | 6.82 m | |
Largeur du déversoir | Matériaux de construction | 30 m |
Chronologie
2 décembre 1959, 21:30 | Le barrage de Malpasset explose littéralement. Un raz-de-marée de 50 mètres de haut s’abat sur la ville de Fréjus, tuant plus de 400 personnes. |
---|
Informations générales
Autres noms | Barrage de Malpasset |
---|---|
Fertigstellung: | 1954 |
Date d’achèvement: | (1959) |
État : effondré
Construction : | barrage-coupole (barrage à double arc) |
---|---|
Fonction / Utilisation | Barrage d’eau potable |
Matériau de construction: | barrage en béton |
Situation / Lieu
Situation : | Malpasset, Fréjus, Var (83), Provence-Alpes-Côte d’Azur, France |
---|---|
Coordonnées : | 43° 30′ 44″ N 6° 45′ 25″ E |
De fortes pluies
Ces pluies, typiques du climat méditerranéen, ne sont pas rares, mais leur violence provoque régulièrement des inondations importantes qui affectent les cours d’eau du bassin méditerranéen. Dans le Var, les inondations meurtrières de juin 2010 sont restées dans les mémoires, tout comme celles de 2015 qui ont touché Fréjus et les communes environnantes. Ces épisodes pluvieux impressionnants ne sont pas propres au Var, on les retrouve également dans le piémont pyrénéen avec une inondation majeure en 1940, en septembre 1992 avec l’inondation de Vaison-la-Romaine ou encore en 2020 avec les terribles inondations liées à la tempête Alex dans les vallées des Alpes-Maritimes.
Les événements
Dans la deuxième quinzaine de novembre 1959, des pluies torrentielles s’abattent sur la région, avec des précipitations de 500 mm en dix jours et de 130 mm en 24 heures le 2 décembre4.
Il s’ensuivit une crue très violente : le niveau du lac de retenue, situé à une dizaine de mètres sous la crête du barrage, monta très rapidement, de 4 m en 24 heures ; des infiltrations se produisirent en aval du barrage et se transformèrent en véritables sources au fur et à mesure que le niveau d’eau augmentait. Il faudrait donc ouvrir largement la vanne de vidange pour faire baisser le niveau d’eau dans le barrage. Or, à un kilomètre en aval, se trouve le chantier du pont sur le Reyran de l’autoroute Esterel-Côte d’Azur. L’écoulement de l’eau provoquerait l’arrêt du chantier et pourrait même endommager l’ouvrage en construction.
Il a donc été décidé de ne pas ouvrir la vanne. André Ferro, le gardien du barrage, n’a reçu l’ordre de l’ouvrir que le 2 décembre à 18 heures, alors que l’eau était prête à déborder et dépassait largement le niveau d’exploitation et même de sécurité du barrage ; l’impact de l’ouverture de la vanne sur la montée des eaux était insignifiant. Le barrage a cédé à 21h13, libérant près de 50 millions de mètres cubes d’eau ; une vague de quarante à cinquante mètres de haut a déferlé à 70 km/h5 dans les gorges du Reyran. Aucun système d’alerte n’a été mis en place pour avertir la population en aval.
Elle atteint rapidement le chantier du pont autoroutier. La vague fait alors environ 30 mètres de haut et se déplace à une vitesse d’environ 50 km/h. Les ouvriers, qui se reposent dans leurs baraques après leur journée de travail, sont tous tués. Le pont est détruit. Plus l’eau s’écoule vers l’aval, plus elle s’étale dans la plaine et perd de la hauteur et de la vitesse. En revanche, elle se charge de plus en plus de terre et de débris et se transforme en une vague boueuse.
Vers 21h20, la vague atteint la vallée agricole et détruit les quelque 50 fermes disséminées dans la vallée. Les habitants n’ont pas le temps de se mettre à l’abri. A 21h35, la vague d’environ 12 mètres de haut submerge le parc EDF de transformateurs haute tension au nord de Fréjus, les alentours deviennent sombres.
Les habitants de Fréjus entendent un grondement au loin, la seule lumière qu’ils perçoivent est celle du phare du Cap Camarat. Le centre historique antique, situé en hauteur, est épargné par la vague qui le contourne par le nord. Elle atteint l’amphithéâtre. Elle est haute d’une dizaine de mètres lorsqu’elle rencontre les talus de la RN 7 et de la voie ferrée qui la bloquent. L’eau bifurque alors vers la gauche et se déverse dans l’avenue de Verdun.
Les rez-de-chaussée de tous les immeubles de part et d’autre de l’avenue ont été éventrés. Pris de panique, les habitants ont grimpé dans les étages supérieurs et ont tenté de se réfugier sur les toits. Finalement, les masses d’eau ont réussi à franchir les talus et à inonder les quartiers ouest de Fréjus et la gare SNCF. La vague, qui mesurait encore environ deux mètres de haut, a terminé sa course sur la base aéronavale, emportant avec elle plusieurs dizaines d’avions lorsqu’elle s’est jetée dans la Méditerranée.
Une zone de près d’un kilomètre de large est submergée par les eaux ; elles font 423 morts6 et causent d’importants dégâts matériels : routes, voies ferrées, fermes, bâtiments détruits7. Des survivants qui regardaient la télévision ont témoigné qu’au moment où l’électricité a été coupée, ils regardaient l’émission La Piste aux étoiles, alors qu’Achille Zavatta réalisait une cascade.
Après la catastrophe, il ne restait sur place que la base de la partie droite de l’ouvrage, qui s’était légèrement détachée du gneiss et avait basculé vers l’aval, et un fragment du massif du blockade à l’extrémité de la rive gauche, qui s’était déplacé de près de 2 m vers l’aval.
Resources: Wikipedia